Sommellerie : Olivier Poussier aux premiers jours du reste de sa vie...

Publié le par Jean Bernard

Olivier Poussier s'est tourné vers de nouveaux horizons professionnels. (JB)

Olivier Poussier s'est tourné vers de nouveaux horizons professionnels. (JB)

Le titre mondial... c'était en 2000 à Montréal. (Photos Jean Bernard)
Le titre mondial... c'était en 2000 à Montréal. (Photos Jean Bernard)
Le titre mondial... c'était en 2000 à Montréal. (Photos Jean Bernard)

Le titre mondial... c'était en 2000 à Montréal. (Photos Jean Bernard)

Lundi, le Meilleur sommelier du monde 2000 a lui-même annoncé son départ du groupe Lenôtre après plus de trente ans de présence. Un choix professionnel qui lui permettra d'accorder plus de temps à ses nombreuses activités ainsi qu'au comité technique de l'Association de la Sommellerie Internationale.

On ne tourne pas la page de 32 ans de présence au sein d'une entreprise sans émotion. Cette émotion transparaît dans les propos d'Olivier Poussier lorsqu'il évoque cette tranche de vie au service du groupe Lenôtre. "J'ai tout gagné avec eux", est la première remarque qui jaillit lorsque je lui demande de résumer cette longue histoire. Il fait ainsi référence à son titre de Meilleur sommelier de France obtenu en 1990 et surtout à son sacre mondial dix ans plus tard.

Et puis viennent les souvenirs. Notamment ceux partagés avec Gaston Lenôtre qui l'avait recruté pour apporter son expérience aux deux restaurants étoilés du Pavillon Elysée. "C'est un homme qui m'a marqué par sa gentillesse et son envie naturelle d'aider les gens qui voulaient grandir. Il adorait son personnel et les gens qui réussissaient et qui pour cela donnaient tout, sans compter. Ensemble nous avons couru le vignoble lorsqu'il voulait trouver un domaine à racheter. Cela aurait pu être château Malartic-Lagravière ou le domaine Joliette, mais finalement, à force de farfouiller ensemble, il a choisi le château de Fesle, sur l'appellation Bonnezeaux, pour l'exploiter de 1990 à 1995."

"J'ai vécu mon métier de façon passionnante"

En devenant Meilleur sommelier du monde, Olivier Poussier a gagné aussi une image forte dans le monde du vin. "Je suis devenu responsable des achats pour l'ensemble du groupe et entre les restaurants, les boutiques et les activités de traiteur, je suis devenu un acteur important du marché. J'ai vécu mon métier de façon passionnante, on m'a permis de ne pas être un sommelier de salon en me permettant d'être une semaine par mois dans le vignoble. C'est de cette manière ce métier, en allant au contact des vignerons. La maison Lenôtre avait conscience que l'on ne constitue par sa carte derrière un bureau."

En parallèle, celui qui partageait avec Gérard Basset une solide passion pour l'équipe de football de Saint-Etienne a développé des activités de consulting tout en étant la figure de proue de la RVF.

Partage des responsabilités à l'ASI

Il aura désormais plus de temps à consacrer à ses activités où figurent notamment la sélection des vins pour deux compagnies aériennes (la française Air Tahiti Nui et la japonaise ANA). Sans oublier son implication très forte au sein de sites de commercialisation de vin sur internet (Vente à la propriété, Valade & Transandine, etc...).

Et puis, de manière bénévole comme c'est le cas pour tous ceux qui œuvrent au sein de l'Association de la Sommellerie Internationale, il y a son engagement au comité d'organisation des concours. Alors que le Suédois Arvid Rosengren a décidé de prendre un peu de recul pour des raisons familiales et professionnelles, Olivier Poussier se retrouve temporairement seul à la tête de cette structure qui prépare les prochaines échéances (Europe, Amériques). "Je vais avoir plus de temps à y consacrer mais je souhaite partager la présidence du comité comme c'était le cas jusque-là avec Arvid. Je pense que nous avons trouvé une solution qui doit être rapidement validée. Cela représente beaucoup de travail et j'ai une pensée très forte pour Gérard Basset qui avait assuré cette mission tout seul", conclut le sommelier français.

Son dernier coup de cœur en date

"Ma dernière grande émotion en termes de dégustation je l'ai vécue lors d'une dégustation de blends australiens. Il s'agit de la cuvée The Tally 2014 du domaine Balnaves situé dans la région de Coonawarra à l'ouest de Melbourne. C'est presque un 100% cabernet sauvignon. Mais alors que ce millésime fut plutôt froid en France, en Australie il offre un vin dans la finesse, pas trop explosif et surtout pas trop caricatural malgré un élevage prolongé."

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