Meilleur sommelier du monde 2023 : 7 postulants français aux expériences très différentes
Benjamin Roffet et Dominique Laporte sont les plus expérimentés en termes de participation à des sélections. (JB)
Depuis lundi 14 février, l'annonce par Philippe Faure-Brac de la liste des sommeliers candidats à la représentation de la France au prochain concours du Meilleur sommelier du monde prévu à Paris en février 2023 suscite intérêt et curiosité.
Sept professionnels, tous sacrés Meilleur sommelier de France titre auxquels certains ajoutent celui de Un des meilleurs ouvriers de France, ont validé leur inscription à cette sélection.
Mais le jour J, c'est-à-dire le 21 mars prochain, tous ne se présenteront pas avec le même niveau d'expérience. Un petit tour d'horizon des forces en présence s'impose.
Présent lors des sélections pour les concours mondiaux 2013 (Tokyo), 2016 (Mendoza) et 2019 (Anvers) et dauphin à chaque fois de David Biraud dont il devenait ainsi le suppléant, Benjamin Roffet connaît le contexte des sélections. En effet il a également participé à celles organisées pour les concours Europe de 2013, 2017 et 2020-21. Le chef sommelier du Jules-Verne à Paris a d'ailleurs remporté cette dernière et donc porté les couleurs françaises en novembre dernier à Chypre. Une première compliqué puisqu'il n'a pas atteint la demi-finale et une déception qui doit alimenter sans doute un légitime esprit de revanche.
Concours Europe et Monde confondus, le Languedocien affiche le record de participation aux sélections françaises. Un total de huit présences et surtout une finale disputée. C'était en 2004 à Reims à l'occasion du concours Ruinart Europe. Dominique Laporte prit alors la troisième place derrière Andreas Larsson et Paolo Basso. Rien que ça...
Suppléant de Benjamin Roffet à Chypre, il a profité de l'occasion pour retrouver l'ambiance des grands rendez-vous.
Chef d'entreprise qui connaît un vrai succès avec sa société Chais d'œuvre, Manuel Peyrondet revient sur le devant de la scène des concours douze ans après sa première et seule participation à une sélection. Le 26 octobre 2009, dans les salons de l'hôtel Baltimore à Paris, il avait ferraillé avec David Biraud, Eric Zwiebel et Dominique Laporte pour tenter d'obtenir son billet pour le mondial chilien.
Depuis, ce fidèle de l'UDSF a pris du recul tout en gardant dans un coin de la tête l'envie d'en découdre à nouveau. L'organisation du Mondial en France arrive sans doute au bon moment.
On ne va parler de plan de carrière, mais Romain Iltis nourrit depuis plusieurs années le désir de représenter la France. Il s'est d'ailleurs testé en mai 2013 lorsqu'il a été question de désigner le représentant tricolore au concours Europe organisé à San Remo quelques mois plus tard. Il était alors opposé à David Biraud et Benjamin Roffet.
Ensuite, l'Alsacien s'est montré discret, comme s'il ne voulait pas être présent juste pour faire le nombre. Et donc, s'il revient à la compétition aujourd'hui c'est sans doute parce qu'il pense avoir quelques atouts à faire valoir.
Sans un souci familial heureusement aujourd'hui résolu, Gaëtan Bouvier aurait pu vivre une première sélection en 2018 avec pour objectif le Mondial en Belgique. Cette fois, c'est l'esprit tranquille qu'il a répondu à l'appel. Et on imagine aisément qu'il ne vient pas faire de la figuration. Ce n'est pas dans son tempérament. D'ailleurs il se prépare dans son cocon lyonnais avec la volonté de progresser là où il n'était pas jusqu'alors le plus à l'aise : l'anglais.
S'il est prêt à saisir sa chance, il sait aussi que ce premier rendez-vous doit lui permettre de se situer par rapport à la concurrence afin de voir au-delà de cette sélection.
Moins d'un an après son titre français qui lui ouvre ainsi pour la première fois les portes d'une sélection internationale, Florent Martin est aussi le plus jeune en compétition. Dans l'euphorie de son succès, il arrive sans pression mais avec un nouvel état d'esprit qui a fait la différence en mai dernier. Et comme le fruit de plusieurs mois de préparation ne s'est pas évaporé du jour au lendemain, cette fraîcheur peut constituer un atout.
Après son double sacre français en 2018, Pascaline Lepeltier est attendue avec curiosité et intérêt. Car au-delà de ses connaissances théoriques et de sa maîtrise technique, elle possède un avantage conséquent grâce à sa pratique quotidienne de la langue anglaise. Et comme toute la sélection va se dérouler dans cet idiome...
Pour le reste, on imagine mal la voir débarquer de New-York juste pour le fun. Personne n'a en effet oublié que dès sa première participation au Meilleur sommelier de France (Perpignan en 2008), l'ambassadrice (officieuse) du chenin s'était hissée en finale.
Voilà quelques informations qui vous permettent d'en savoir un peu plus sur les sept acteurs de cette sélection française. La suite, c'est l'affaire de David Biraud et son équipe. Ils ont préparé questionnaire et épreuves avec la volonté de permettre au meilleur de poursuivre l'aventure.