Master of Port 2021 : Anthony Bouitka, une volonté en bêton
Le dimanche 7 novembre, à Paris, huit sommeliers participeront à la demi-finale du Master of Port 2021 animés par l'ambition de passer cette nouvelle sélection avec succès afin de figurer en finale le lendemain au Cercle national des armées. Voici par ordre alphabétique le deuxième d'entre eux.
Le parcours d'Anthony Bouitka est celui d'un homme de caractère. Une histoire à l'image de celle de beaucoup d'autres individus qui, aujourd'hui, sont capables de tout remettre en cause pour vivre une passion.
C'est ainsi qu'il faut comprendre le grand virage pris par ce gaillard que l'on imagine bien au coeur de la mêlée. Nous sommes en 2012 et depuis deux ans Anthony a touché à toutes sortes de boulots, "il fallait bien que je gagne ma croûte !". Si la découverte des métiers du bâtiment a constitué une étape sans lendemain, "je ne suis pas allé au bout du CAP maçon que j'avais entrepris", c'est un peu en suivant les conseils de quelques amis qu'il a commencé à s'intéresser à la restauration.
Le chef lyonnais Nicolas Le Bec lui a fait confiance et, sans expérience véritable, il s'est retrouvé commis de salle. "C'est à partir de là que j'ai compris que je devais acquérir des bases et que j'ai opté ensuite pour l'apprentissage au CFA Rabelais de Dardilly." Deux ans plus tard il enchaîne avec la mention complémentaire sous les ordres d'Arnaud Chambost avant de rejoindre Toulouse et Robert Desbureaux afin de décrocher un brevet professionnel. "Moi qui n'étais pas attiré du tout par l'école, j'ai tout de même suivi cinq années d'études..."
"Renforcer mes connaissances"
Pendant les deux années de BP, Anthony Bouitka a découvert l'ambiance des concours ce qui lui a permis de remporter le titre de Meilleur sommelier en vin et terroirs du Sud-Ouest en 2017.
Puis, une fois son envol pris, il a séjourné à Londres, évolué aux côtés de Romain Iltis à "La villa René Lalique" en Alsace, pris son premier poste de chef sommelier à "Le grenouillère", découvert une grande maison de la gastronomie française à "La côte Saint-Jacques", goûté à l'ambiance de "Café terroir" à Lyon avant de rejoindre, en mai dernier, "Le clair de la plume" à Grignan. Là, au pied du château rendu célèbre par la marquise de Sévigné, il s'est préparé pour cette phase finale.
Mais au fait d'où lui vient son intérêt pour les vins de Porto ? "Pendant mon apprentissage, j'ai travaillé une année à "La villa florentine" avec Gaëtan Bouvier. C'est là que j'ai découvert le Porto, sa richesse et sa diversité. J'ai vu dans le Master of Port l'occasion de renforcer mes connaissances. De pousser mes recherches plus en profondeur pour mieux comprendre la magie de ces vins et la générosité de ce terroir."
Le 7 novembre, tout comme les sept autres candidats, il découvrira au cours de la demi-finale si ce travail a été suffisant.