Camargue, une identité que des vignerons des Bouches-du-Rhône risquent de perdre

Publié le par Jean Bernard

La Camargue, ses étangs, ses rizières et sa faune ne doivent pas faire oublier que la viticulture occupe aussi une place de choix. (Photo Jean-Paul Vigne)

La Camargue, ses étangs, ses rizières et sa faune ne doivent pas faire oublier que la viticulture occupe aussi une place de choix. (Photo Jean-Paul Vigne)

La Camargue, un nom qui fait rêver les amateurs d'une nature préservée tout à fait unique.

Un nom au centre d'enjeux viticoles révélés en ce début de printemps. Explications...

"Dès la création de l’IGP Pays des Bouches-du-Rhône, les vignerons situés sur le territoire de la Camargue pouvaient ajouter une dénomination géographique complémentaire à leurs vins permettant au consommateur d’identifier ce lieu de production à part : IGP Bouches du Rhône – Terre de Camargue. La Camargue a toujours été rattachée au Comté de Provence et située dans l’exact delta du Rhône, intégralement compris sur le département des Bouches-du-Rhône.
A ce jour, ce territoire concerne un potentiel de 600 hectares viticoles, tous situés au cœur du Parc Régional de Camargue avec lequel ils ont tissés des liens étroits. Les vignerons qui y travaillent s'engagent afin de préserver la biodiversité et le fragile équilibre de ce lieu unique en Europe. Les sols, même, composés d’argile, de sable, où le sel intervient, donnent des vins particuliers avec des identités propres."

Impossible de partager !

Tout pourrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que : "A quelques lieues de là, l’IGP Sables de Camargue, située à 95% en Occitanie, est en passe de devenir une Appellation d’Origine Protégée. Cependant, les méandres des réglementations européennes et nationales risquent de ce fait de déposséder les vignerons du delta du Rhône de leur propre territoire, ces deux réglementations ne permettant pas l'utilisation du terme Camargue par deux produits de catégories différentes (AOP/IGP)."

De quoi faire grincer des dents. Pour Jean-Claude Pellegrin, Président de l’IGP Bouches-du-Rhône « A travers l’interdiction de cette mention pour les vignerons de Camargue, c’est véritablement les déposséder tout à la fois de leur histoire, leur culture mais aussi des retombées économiques afférentes. »
Les vignerons du syndicat des vins IGP des Bouches-du-Rhône s’élèvent donc contre ce non-sens juridique et refusent l’appropriation par les départements du Gard et de l'Hérault de l'utilisation du terme Camargue.

Un maire médiatique très mobilisé

Patrick de Carolis, maire d'Arles, suit le dossier de près et s'est clairement engagé. "Il serait incohérent que cette mention ne puisse un jour plus être utilisée par I'lGP vins pays des Bouches-du-Rhône et que les Camarguais ne puissent plus se servir d'une appellation qui est avant tout la leur.
Comment, en effet, pourrait-on se trouver dans une situation où le Parc Naturel Régional de Camargue est dans le département des Bouches-du-Rhône et où, les vignerons de cette même zone ne pourraient plus se prévaloir du lien à ce territoire au travers de la DGC Terre de Camargue ?"

Affaire à suivre...

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