L'incroyable voyage d'un sommelier tome 1 : entre Rhin et Mer noire
Guillaume Perdigues, ancien sommelier du Relais Bernard Loiseau, partage avec nous quelques-uns des souvenirs marquants de son long voyage entre Strasbourg et Bangkok. Des photos, des anecdotes... Marchez dans ses pas et ceux de Vanessa Mapp, sa compagne.
C’est un site très fort émotionnellement tant il témoigne des horreurs de l’holocauste. Durant toutes mes années au lycée, j’ai étudié cette période de l’histoire si importante. Sur place, nous sommes arrivés vers 8 heures après une courte nuit. Pas plus de 3 heures de sommeil en raison d'un transport de nuit. On découvre le site enneigé de Birkenau en suivant une visite guidée (solution recommandée pour la qualité des explications). La visite dure 3-4 heures et rien n’est épargné... On ressort de cet endroit différent de lorsqu’on y est entré. C’est un devoir de mémoire qu’il est important de faire. En Alsace,cma région, comme partout ailleurs durant cette période de guerre et d'occupation, nous avons été très touchés par ces horreurs.
A part ça Cracovie, ville proche de Birkenau, est une très, très jolie cité riche d’histoire et de monuments. Nous faisions du couchsurfing là-bas. C'est une formule où tu es hébergé gratuitement chez l’habitant sans contrepartie. C'est l'occasion de faire de belles rencontres humaines.
Beaucoup considèrent Vienne comme la plus belle capitale d’Europe. J’ai toujours été attiré par les arts et donc Vienne est obligatoirement sur la liste des villes à voir. On y est resté 6 jours je crois, à faire une cure de musées ! Belvédère muséum avec les œuvres principales de Klimt, avant de goûter une sachertorte dans le café préféré de Klimt à l’époque. Se promener dans le quartier où Beethoven et Mozart vivaient, etc. Chaque rue possède sa propre histoire et sa propre atmosphère.
Le plus beau moment était sans nul doute assister à un opéra de Mozart (dans la salle où il jouait à l’époque). Cinq heures d’attente pour être dans les “places debout” à 4€. On était à un mètre de ceux qui payaient 300 € leur place mais qui étaient assis... Monde bizarre !
Au troisième acte, la plupart de ceux qui étaient debout avec nous, s’en sont all. L’opéra n’est pas pour tout le monde il semblerait.
Quant à nous, en sortant, nous avons croisé Mike Tyson. Le Mike Tyson !
Je n’ai pas grand chose à dire sur ce pays, je n’ai fait que le traverser rapidement. A Budapest, le plus marquant est la vie nocturne dans les fameux ruin bars, d’anciennes maisons désaffectées et transformées en bar. C’est assez dingue ! Des tags partout, des ambiances lumineuses et sonores qui changent à chaque pièce. De la bière à profusion, des gens de toutes les nationalités européennes réunis à danser jusqu'au bout de la nuit. Une salle un peu psychédélique qui projetait sur le mur des footages amateurs des années 60/70, de gens qui font des batailles d’eau ou qui filment des monuments de Paris pendant leurs vacances. C’est un monde à part ces ruin bars, mais très très populaire.
Sinon il y a les fameux bains municipaux, l’activité la plus populaire de cette ville je pense. Des dizaines de bassins intérieurs et extérieurs, sauna et hammams. Les bassins extérieurs sont les plus prisés mais il faut braver le 0 degré hors de l’eau !
La Roumanie était aussi une étape importante. Le pays est immense et deux Roumains avec qui j'ai travaillé me vantaient la beauté de leur pays et la chaleur de ses habitants. On a ressenti un gros changement dans cette zone. Comme si l’Europe se fracturait entre Est et Ouest à la frontière.
Mais pour moi la Roumanie c’est le pays de Dracula. Depuis très jeune, après avoir lu le livre magique de Bram Stocker ''Dracula'' et vu une dizaine de fois le film avec Gary Oldman et Keanu Reaves (le film préféré de mon père !), je me suis dis qu’un jour j’irai dans les Carpates, en Transylvanie, “pour voir si j’ai peur”.
Depuis Bucarest on prend un train très tôt le matin jusqu’au Sinaïa au Nord dans les montagnes, puis un autre train jusqu’à Brasov encore plus au Nord, puis un bus jusqu’au fameux château.. J’avoue qu’on est arrivé en plein hiver, la température était négative, le ciel couvert, les arbres effrayants. Tout était réuni pour donner un caractère sinistre au lieu. Ça m’a rappelé la phrase que Dracula dit : “Entrez de votre plein gré et laissez-y un peu de la joie que vous y apportez”.
Je crois même avoir versé une petite larme, non loin du château. Il y avait une part de magie à cet endroit-là, c’est sûr !
Superbe destination encore une fois. J’y retournerai avec joie !
Sofia, la capitale, est riche d’histoire. Le genre d’histoire qu’on n'apprend pas à l’école ! Elle est à la fois marquée par une forte influence ottomane (Turquie) et de l’empire d’Autriche. On y retrouve des églises transformées en mosquées et l’inverse aussi. C’est unique !
La cathédrale est sans conteste une des plus belles que j’ai pu voir. A Plovdiv, capitale européenne de la culture cette année-là, j’ai passé trois jours consécutifs à jouer aux échecs avec un petit papy qui m’apprenait le russe, dans un parc avec pleins de vieux joueurs d’échecs. Le dernier jour il m’a fait jouer contre son petit-fils âgé de 10 ans sous le regard de ses parents tout heureux. Trois générations à la même table essayant de converser en russe avec moi. Beaucoup de respect et d’humanité.
A SUIVRE